• Des centaines de manifestants pour des milliers de pétitions

    Samedi 13 octobre à 11 heures, des centaines de manifestants ont affronté la pluie battante et se sont rassemblés place de la république à Lille pour porter les milliers de pétitions qu'ils avaient recueillies pour demander un référendum sur le traité budgétaire européen et réaffirmer leur opposition à ce traité et à la politique d'austérité qu'il veut nous imposer.

    D'aucuns pourraient dire : c'était un peu tard, le traité vient d'être ratifié. En effet, voté à l'Assemblée nationale mardi il est passé au Sénat jeudi grâce aux voix de droite (voir à ce propos l'article "le PS et la droite ratifient ensemble le traité budgétaire européen). Il est vrai que jamais un chef d'état, reniant ses promesses électorales, n'a montré un tel empressement à faire passer une loi, privant les citoyens de toute concertation et de tout débat.

    Il n'empêche que nous étions là, sous les parapluies, pour montrer notre détermination à refuser une politique austéritaire qui plombera notre économie et risque de nous enfoncer dans la crise, à refuser la perte de notre souveraineté nationale et citoyenne.

    A Lille, des milliers de pétitions. Combien dans la France entière ? Elles seront toutes remises au Président pour lui signifier qu'il ne peut continuer à ignorer les revendications légitimes de son peuple.

    Des centaines de manifestants pour des milliers de pétitions Des centaines de manifestants pour des milliers de pétitions
    une présence nombreuse malgré la pluie

     Des centaines de manifestants pour des milliers de pétitions
    Après l'intervention de Fabien Roussel, secrétaire de la fédération du Nord du PCF, Laurent Matejko, conseiller régional, Eric Bocquet, sénateur PCF, Jean-Jacques Candelier, député PCF et Alain Bruneeel, président de l'ADECR ont reaffirmé leur opposition au TSCG, un traité qui va imposer l'austérité aux peuples d'Europe et dont les implications toucheront les salaires, les retraites mais aussi les collectivités locales qui représentent pourtant 70% de l'investissement public.

    Des centaines de manifestants pour des milliers de pétitions
    I'm playing in the rain...

    Des centaines de manifestants pour des milliers de pétitions
     un p'tit coin d'parapluie....

    Des centaines de manifestants pour des milliers de pétitions

    Photos M. Dubois. et D. Laneres


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    Le Traité européen adopté par le Sénat avec l'aide de la droite

    La France a ratifié jeudi après-midi le traité budgétaire européen, avec un vote du Sénat succédant à celui de l'Assemblée nationale mardi.  

    Lors de ce scrutin, 306 sénateurs ont voté pour et 32 contre. Contrairement au vote à l'Assemblée nationale, où le PS est majoritaire, le gouvernement a donc eu besoin des voix des sénateurs de droite pour parvenir à faire passer ce texte austéritaire. Car comme prévu, le groupe communiste a voté contre.

    Une ratification menée en grande hâte : 2 jours après son adoption par l’Assemblée nationale, il arrivait déjà au Sénat et devait être voté dans la journée ! Du jamais vu dans l’histoire de la 5ème république.

    François Hollande avait en effet décidé de le faire passer en force.

    Faisant fi de toutes les promesses lancées lors de sa campagne électorale, il a choisi de ne pas le modifier, et c’est bel et bien, « à la virgule près » pour reprendre les propres termes de Jean-Marc Ayrault, le texte préparé par Angela Merkel et Nicolas Sarkozy qui a été soumis au parlement. Il annonçait pourtant : Profession de foi de François Hollande, au premier tour, le 22 avril 2012 : « Je réorienterai l’Europe : renégociation du traité d’austérité dans le sens de la croissance et de l’emploi ». Profession de foi du même, au second tour, du 6 mai 2012 : « Il faut changer de logique, et d’abord en Europe (…). Fort de votre soutien, je renégocierai le traité européen pour engager des grands projets d’avenir et nous protéger de la concurrence déloyale dans la mondialisation ». 

    « Cette ratification est une faute politique » : Pierre Laurent, sénateur et secrétaire national du PCF l’a dénoncé en début d'examen par le Sénat du Traité européen voté mardi par l'Assemblée nationale. Il ajouté : « Les Français voulaient être consultés par référendum. Vous (Jean-Marc Ayrault) avez contourné cette volonté populaire. La ratification du traité restera à jamais entachée par ce refus. »

    Rappelons-le

    Le traité budgétaire européen, c’est

    Ø   Une austérité accrue, puisque les dépenses collectives seront réduites au maximum dans le but d’appliquer la « règle d’or » qui limite les déficits publics à 0,5 du PIB.

    Ø   La perte de la souveraineté, puisque c’est la Commission européenne, qui n’est pas une instance élue, qui validerait le budget de la France.

    Ø   Un enfoncement dans la crise puisque ces mesures étoufferaient la croissance et amplifieraient le chômage.

    Nous Communistes et membres du Front de gauche, condamnons ce traité et la procédure choisie par le gouvernement pour le ratifier.


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  • Prenez Place!
     
    Samedi 13 Octobre, 11h00, Lille, Place de la République

    Rassemblement à l'appel du Front de Gauche
    contre les politiques d’austérité,
    pour dire NON au traité budgétaire européen
    et exiger la tenue d’un référendum.

    En Espagne, au Portugal, en Italie et en France dimanche dernier, la mobilisation grandit contre les politiques d’austérité  et la ratification par la France du Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSGC) de la zone euro.
    Le Front de Gauche, avec l’ensemble des organisations qui le composent, prend toute sa place dans cette mobilisation et continue de multiplier en France et dans notre Région les initiatives (rassemblements, diffusions de tracts, rencontres débats, signatures de pétitions…) pour faire connaitre ce traité, alerter sur ses conséquences, informer des citoyens tenus totalement à l’écart d’un enjeu pourtant crucial pour eux même et pour notre pays.
    Alors que la récession s’installe et se généralise en Europe, ce traité, s’il était appliqué, aggraverait encore la situation actuelle en générant des politiques d’austérité accrues, un chômage galopant et une précarisation du travail encore plus poussée au nom de la compétitivité. Il représenterait un déni démocratique soumettant les politiques budgétaires à des normes strictes que les citoyen-es et leurs représentants n’auraient plus la possibilité de remettre en cause. Il entraînerait des coupes massives dans les dépenses publiques, obérant ainsi la possibilité de satisfaire les besoins sociaux et d’entamer la transition écologique, alors même que des propositions réalistes et applicables immédiatement existent pour faire tout autrement. Il érigerait le remboursement de la dette en priorité absolue alors même que la question de son illégitimité doit être posée à travers un audit citoyen.
    Le Parlement a commencé l’examen des différents textes relatifs au TSCG et à sa ratification. Ces débats vont se poursuivre tout ce mois d’octobre. La balle est maintenant dans le camp du Président de la République et des parlementaires, en particulier de ceux de la majorité.
    Pour notre part nous considérons que la non-ratification du traité aurait un écho considérable parmi les peuples d’Europe et serait un geste fort permettant d’amorcer un processus de refondation de l’Union européenne pour une Europe solidaire, écologique démocratique et sociale.
    Un nouveau temps fort de notre mobilisation aura lieu le samedi 13 Octobre à Lille, devant la Préfecture du Nord, place de la République à 11h00 où nous nous rassemblerons pour porter au représentant du gouvernement dans notre département, les milliers de signatures recueillies en ce moment même, pour dire STOP à l’austérité, NON au traité budgétaire européen et exigeant que le peuple ait enfin droit à la parole par la tenue d’un référendum.

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    L’Humanité a lancé une pétition pour un référendum sur le nouveau traité européen (le « traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance au sein de l’Union économique et monétaire » – le TSCG –)

     Patrick Le Hyaric, directeur de l’Humanité, député au parlement européen, explique comment sa ratification entraînerait des conséquences sociales et économiques désastreuses dans son livre "L'Europe des peuples nous appelle !" (Editions de l'Humanité). Il nous donne également quelques clés pour  pour comprende ce traité budgétaire dans un 4 pages spécial de l'Humanité.

     

    1) Ce traité impose l’austérité.

    Une « règle d’or » qui plombe l’économie

    Depuis 1997, l’Union européenne s’est dotée d’un « pacte de stabilité et de croissance » qui oblige en principe les états membres à garder un déficit inférieur à 3% du PIB mais déjà bien avant la crise, les états ne parvenaient plus à respecter ce pacte à tel point que la France et l’Allemagne s’étaient un temps entendues pour le mettre de côté.

    Et pourtant, on veut nous imposer un traité bien pire encore : en effet le « traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance au sein de l’Union économique et monétaire » – le TSCG – impose aux états une « règle d’équilibre budgétaire » (la fameuse « règle d’or ») qui interdit aux états d’avoir un déficit supérieur à 0,5% du PIB à c’est irréaliste

    En France, par exemple, (dont le déficit sera probablement de 4,2% l’année prochaine) respecter cette mesure représenterait une coupe sombre de 33 milliards d’euros dans le budget (si la croissance est de 1%, ce qui est peu probable) et de 44 milliards d’euros si la croissance n’est que de 0,5%, ce qui est plus probable. à ces « économies » forcées mènent tout droit à une politique de grave austérité et les exemples de la Grèce (9 plans de rigueur) et de l’Espagne (4 plans de rigueur) montrent que cette rigueur ne résout rien, au contraire elle ne fait qu’enfoncer ces pays dans la crise.

    En revanche, en période de crise, la dépense publique peut constituer l’un des leviers nécessaires pour relancer l’activité économique

    L’austérité tous azimuts

    Le TSCG s’inscrit dans une série de traités et réglementations dont le point de départ fut l’adoption en 2011 du pacte pour l’euro plus. Ces mesures imposent aux budgets nationaux d’être soumis à l’approbation de la commission européenne. Le pacte euro plus est clair dans ses prescriptions : il faut relever l’âge des retraites, mener une politique fiscale conforme aux attentes de la commission, contrôler les salaires à l’austérité permanente sous peine de sanctions automatiques

     

    2) Ce traité porte gravement atteinte à la souveraineté des états

    Les états qui ont ratifié ce traité ont l’obligation de traduire la « règle d’or » dans leur législation nationale « au moyen de dispositions contraignantes et permanentes, de préférence constitutionnelles ». Cela veut dire que la règle d’or, qu’elle soit inscrite ou non dans la constitution doit en avoir la valeur juridique et s’imposer à toute autre loi. C'est-à-dire que le budget de l’état voté chaque année au moyen des lois de finance devra s’y conformer sous peine d’être annulé pour anticonstitutionnalité.

    La commission européenne (qui n’est pas élue au suffrage universel) examinera ces dispositions et se permettra d’adresser aux états des « recommandations » à caractère impératif puisque si l’état ne s’y soumet pas, la cour de justice européenne (qui n’est pas élue non plus) pourra rendre un arrêt contraignant et, le cas échéant, fixer des sanctions sous forme de « paiement d’une somme forfaitaire ou d’une astreinte ».

    à Avec le TSCG, les parlements nationaux n’auront plus la main sur le budget. Ce traité revient à donner le pouvoir d’élaboration des budgets de chaque État à la Commission européenne, non élue. C’est donc elle qui déterminera la répartition des contributions de chaque citoyen au pot commun, mais aussi l’orientation des dépenses publiques.

     

    3) ce traité marque la consécration du libéralisme

    À la faveur de la crise, le pacte de stabilité confirme et renforce, sous couvert de « bonne gestion », l'orientation libérale de l'Union européenne. Le texte affirme vouloir une « coordination plus étroite des politiques économiques ». Mais coordination ne veut pas dire coopération ! Les Etats devront non seulement faire valider leurs budgets par la Commission européenne, mais aussi leurs « réformes structurelles », formule chère au Fonds monétaire international (FMI) et à ses fameux plans de redressement. Des mesures qui recouvrent, par exemple, les questions de l'âge de départ a la retraite, ou les réformes du marché du travail. Concrètement, si le pacte budgétaire était déjà entré en application en France, le gouvernement n'aurait pas pu décider d'une mesure comme le retour, même partiel, à la retraite à soixante ans. Contrairement à ce qui est publiquement affiché, le pacte en question n'esi pas que budgétaire. Il traite en réalité de façon masquée de politique économique et sociale en fixant dans la loi
    une seule orientation: le libéralisme



    Alors, nous disons NON à la ratification du traité d’austérité et nous exigeons que nos concitoyens soient consultés par référendum.

     

    François Hollande doit tenir ses engagements

    Le candidat Hollande avait affirmé qu'il ne ratifierait pas le pacte budgétaire sans renégociation. Le soir même de sa victoire, il déclarait que « l'austérité ne pouvait plus être une fatalité ». En l'absence de trois mesures complémentaires, il avait même jugé le pacte inacceptable. Il réclamait donc: la création d'euro-obligations, une réforme de la Banque centrale européenne (BCE) et des mesures de relance. Pourtant, après le sommet européen des 28 et 29 juin, pour justifier sa volonté d'une « ratification rapide », le Président se contentera de l'adjonction au texte d'un « pacte de croissance ». Appendice qui prévoit 60 milliards d'euros de prêts de la

    Banque européenne d'investissement (BEI) au secteur privé, auxquels s'ajoutent 60 autres milliards ne correspondant qu'à des fonds déjà programmés. Rien qui ne soit en mesure de relancer durablement la croissance. Quant aux deux autres exigences (euro-obligations et réforme de la BCE), elles sont passées par pertes et profits. Si la Banque centrale européenne s'est dotée récemment de la possibilité de racheter de la dette des États, ce recours restera conditionné à l'acceptation de la part des gouvernements demandeurs de mesures draconiennes et antisociales d'ajustement. Autrement dit. la BCE s'est donné les moyens de sauver l'euro, mais pas les États et encore moins les peuples


    MANIFESTONS TOUS A PARIS SAMEDI 30 SEPTEMBRE POUR DEMANDER CE REFERENDUM



     


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    Discours de Maurice Thorez
    prononcé te 17 avril 1936

    Peuple de France,

    Un vent de détresse souffle sur notre beau pays. Depuis cinq années déjà, la crise économique sévit dans l'industrie, l'agriculture, le commerce et les finances publiques et privées. Les conséquences en sont surtout douloureuses pour les travailleurs des villes et des champs.

    Les 200 familles responsables de la crise

    Nous pourrions cependant vivre heureux dans notre France que la nature et l'industrie de ses fils ont pourvue d'abondantes richesses.

    Sur notre sol fertile lèvent de belles moissons. La production du vignoble français est la première du monde. L'élevage reste une des ressources essentielles de notre agriculture.

    Pays traditionnel de riches cultures, la France est devenue un grand pays industriel qui dispose de puissantes entreprises ; houillères, centrales hydro-électriques, hauts fourneaux, aciéries, usines de construction mécanique, de produits chimiques ou de textile. La France fut le berceau de
    l’aviation, ses appareils et ses moteurs restent parmi les plus réputés.

    L'industrie parisienne, la couture et la mode font apprécier à travers le inonde les qualités et le goût de notre peuple.

    Mais les usines ferment leurs portes, les machines tournent au ralenti. Les ateliers se vident. La classe ouvrière est condamnée au chômage et le peuple connaît la misère.

    C'est que les richesses, fruit du travail accumulé de nombreuses générations sont devenues la  propriété d'une minorité parasite qui les exploite à son seul profit.

    Les ouvriers n'ont pas la possibilité de se procurer les marchandises qu’ils fabriquent.

    Les paysans ne peuvent obtenir en échange de leurs produits aux prix avilis, les objets manufacturés et les machines que les groupements capitalistes leur imposent au prix fort.

    Obligation de produire, interdiction de consommer, de cette contradiction résultent la crise, le chômage et la misère généralisée.

    Oui, les responsables de la crise et des souffrances qu'elle provoque, sont ces « 200 familles qui dominent l'économie et la politique » de la France.

    Dans un de ses chefs-d'oeuvre « L'île des Pingouins » Anatole France observe ironiquement : "Après s'être soustraite à l'autorité des rois et des empereurs, après avoir proclamé trois fois sa liberté, la France s'est soumise à des compagnies financières qui disposent des richesses du pays et, par le
    moyen d'une presse achetée, dirigent l'opinion. "

    La dictature des banques

    Les représentants de cette oligarchie financière siègent au conseil de régence de la Banque de France depuis sa fondation par Bonaparte en 1803.

    La France depuis 130 ans a connu trois révolutions, elle a changé cinq fois de régime politique. A travers ces vicissitudes diverses, ces naufragés et ces bouleversements, seuls les maîtres du pouvoir financier sont demeurés immuables, incarnant la domination constante du capital.

    La Banque de France, voilà la puissance qui tient en échec le gouvernement légal et lui dicte ses volontés. C'est elle qui renverse les ministères, en violation du suffrage universel. C’est elle qui impose au peuple de  France des gouvernements chargés d'appliquer une politique favorable aux riches, dure aux pauvres et aux travailleurs.

    On l'a vu à la suite du 06 février 1934. Les gouvernements nés de l'émeute fasciste n'ont pas inquiété les spéculateurs, les profiteurs, les voleurs ! Au mépris des engagements sacrés, ils ont prélevé 13 % sur les pensions des anciens combattants et des victimes de la guerre. A coups de décrets-lois, ils ont réduit les salaires, les traitements, les indemnités des petits fonctionnaires, les allocations aux nécessiteux, aux vieillards, aux infirmes, aux familles des soldats mobilisés. Ils ont réduit les crédits pour les hôpitaux et les laboratoires, les subventions pour les œuvres d'assistance maternelle et la protection de l'enfance.

    Les conséquences de la crise

    Les restrictions imposées ont aggravé la crise économique. Les petits commerçants, les artisans, ont vu diminuer un peu plus encore leur chiffre d'affaires. Les boutiques se ferment faute de clients. Certains quartiers de Paris et de nos grandes villes de province offrent le spectacle désolant de leurs magasins fermés et de leurs devantures sur lesquelles on lit :
    « A vendre ou à louer ».
    Les petites gens des classes moyennes, le fonctionnaire licencié, le commerçant en faillite, l'épargnant ruiné, l'ingénieur sans emploi, l'avocat sans cause, le médecin sans clients, l'étudiant sans avenir, toute une jeunesse inquiétée et déprimée. TOUS sont condamnés à une vie de misère et d'humiliation.

    Nos campagnes sont ravagées par la crise agraire. Le paysan connaît les pires difficultés parce que son grenier regorge de blé et que le vin reste dans sa cave, tandis que des millions d'hommes, de femmes et d'enfants manquent du plus strict nécessaire.

    La ruine des paysans

    Les petits propriétaires, fermiers ou métayers peuvent payer leurs redevances ou leurs impôts. Le paysan ne peut payer les intérêts des sommes qu'il a parfois empruntées pour développer sa modeste exploitation. 11 est grevé de lourdes hypothèques. Il est la victime des usuriers et des grandes compagnies. Ayant obtenu une maigre nourriture pour lui et les siens, il ne peut renouveler son matériel, réparer une grange, drainer un champ, acheter des engrais pour sa terre et lui restituer, quand elle est épuisée, les éléments fertilisants. C'est la dégradation et la ruine de l'agriculture française.

    Comme on l'a remarqué justement, l'histoire du paysan français est faite de plus de misère et de privations que de profit et de bonheur.

    Et ce sont ces paysans misérables que M. André Tardieu apostrophait le 23 juin dernier à Blérancourt de la façon suivante :

    «  Vous ne vous êtes préoccupés que de chiffres et de gros sous. Vous ne pensez qu'à savoir combien vous vendrez, vos veaux, vos cochons, votre blé. Cela n'a aucune importance. Tant que vous croirez que la vie est laite pour cela et que vous ne songerez pas à assurer l'unité spirituelle et morale de la nation, vous perdrez de l'argent et ce sera bien fait. »

    M. Tardieu, comme beaucoup d'ennemis du peuple affecte de parler de l'unité spirituelle et morale de la nation.

    Or, le règne des 200 familles ne provoque pas seulement la ruine de notre pays, la détresse matérielle de notre peuple !

    Dégradation morale

    II conduit à une lamentable déchéance. Parallèlement à l'étalage de corruption des classes dominantes, éclaboussées par la boue et le sang de retentissants scandales financiers, la crise et la misère déterminent un fléchissement inquiétant de la moralité. On constate le développement de la prostitution.

    La criminalité prend des proportions effrayantes. Voila que tendent à s'implanter chez nous les mœurs des gangsters de Chicago y compris cet aspect le plus odieux du banditisme, le
    rapt des enfants.

    Mais c'est tout le régime qui délaisse et condamne l'enfance, notre plus doux et notre plus bel espoir. La dénatalité est l'un des fléaux les plus redoutables qui menace l'avenir de notre pays.

    Ce problème angoissant: retient  l'attention du Parti Communiste qui veille aux intérêts les plus immédiats et les plus modestes des travailleurs et qui a l'ambition de conduire le peuple de France vers de nouvelles et hautes destinées, vers un avenir radieux de prospérité et de bonheur.

    Les familles nombreuses ne se trouvent d'ailleurs que dans les milieux ouvriers et parmi les paysans les plus pauvres. Mais les papas et les mamans ont beaucoup de peine à nourrir convenablement et à habiller décemment leur petit monde. Il faudrait aider réellement et efficacement les familles nombreuses, donner du travail et des salaires plus élevés aux pères. Il faudrait loger les grandes familles dans des appartements plus grands, mieux aérés et au loyer modeste au lieu de les enterrer dans les ruelles et les cours sans air, sans soleil et sans joie de nos quartiers ouvriers II faudrait veiller à la formation des jeunes apprentis et à l'instruction des enfants mieux doués qui devraient poursuivre leurs études avec la certitude pour eux et leurs parents qu'au sortir de nos grandes écoles et de nos universités ils pourront mettre leurs connaissances et leurs talents au service de la collectivité.

    Dans le même ordre d'idées, il est urgent de sauver le sport français. Nos équipes n'ont guère brillé dans les dernières compétitions internationales. C'est qu'il n'y a pas une large politique qui tende à favoriser le sport, a donner à nos jeunes gens les moyens de la pratiquer.

    Décadence culturelle

    La décadence culturelle s'ajoute à la dégradation morale. La France a été longtemps un centre de rayonnement dans le domaine de la pensée, de la littérature et des arts. Dans le pays qui donné Rabelais, Molière. Voltaire, Balzac, Victor Hugo, Zola, la production littéraire devient d'une platitude désespérante. La pornographie le dispute aux niaiseries. Il en est de même pour le théâtre el le cinéma, sauf rares exceptions. El pourtant les talents ne manquent pas.

    Ainsi les 200 familles conduisent notre, pays à la ruine et à la catastrophe. Elles prétendent au surplus ravir à notre peuple les libertés qu'il a su conquérir par une lutte ardente et séculaire contre les forces d'oppression et de réaction.

    De l'affranchissement des communes et des Jacqueries du moyen âge à la grande Révolution, puis aux soulèvements populaires de 1830 et de 1848 et de la Commune de Pans. c'est un même besoin de justice sociale et une même soif de liberté qui ont animé et dressé le peuple de France.

    Or, pour rejeter tout le poids de la crise sur le peuple laborieux pour assurer leur domination ébranlée, les 200 familles rêvent d'instaurer dans notre pays un régime de dictature terroriste et sanglante dont le 06 février a donné un avant-goût. Les rois de la finance organisent, subventionnent et arment les ligues de guerre civile qui prétendent s'imposer au peuple par la violence et la démagogie. Des ouvriers sont assassinés, des républicains  sont  molestés, blessés grièvement. Les parlementaires honnêtes, les hommes d'Etat oucieux du salut de la République sont bassement outragés et désignés publiquement au « couteau » ou au « revolver » des assassins.

    Les fascistes diviseurs de Français

    Le peuple de France est excédé de ces manœuvres de guerre civile qui déforment à l'étranger le clair visage de notre pays,  qui font se détourner de Paris et de nos centres de tourisme les visiteurs qui autrefois affluaient chez nous de toutes parts. Au surplus, le peuple veut pouvoir vivre et travailler en toute tranquillité. Ceux qui divisent le peuple de France prétendent se présenter non sans impudence comme les champions de l'union nationale. Or ils sont profondément divisés entre eux-mêmes, surtout là où leur Comité d'arbitrage intervient en faveur de l'un ou de l'autre. Seules la haine du peuple, la haine de la démocratie établissent un lien entre ces hommes qui prennent modèle sur les dictateurs de Rome et de Berlin.

    Les dirigeants des ligues factieuses méconnaissent et heurtent le sentiment de notre peuple épris de liberté et fier de son indépendance. Ce n'est ni à Rome, ni à Berlin, ni dans aucune autre capitale étrangère et pas même à Moscou pour laquelle nous ne dissimulons pas notre profond attachement que se déterminera le destin de notre peuple ; c'est à Pans !

    Le peuple de France répugne à l'esclavage et à la servitude à la discipline du troupeau soumis à la dictature d'un seul qui parle au nom des maîtres capitalistes. Car le fascisme c'est en effet l'avilissement, l'anéantissement de l'individu, c'est l'impossibilité pour le savoir et le talent de donner leur pleine mesure dans le plein épanouissement de la liberté assurée à chacun et à tous, c'est le refoulement de tout .esprit d'initiative et de progrès.

    Le fascisme, c'est la guerre

    Le fascisme c’est aussi à l’extérieur, une politique d’aventure et de provocations. Le fascisme, c’est la guerre.

    Nul honnête homme n'en peut douter. Après l'agression de Mussolini contre le peuple d'Abyssinie, après l'invasion par les militaristes japonais de la Chine du Nord, c'est Hitler qui fait peser une lourde menace sur le monde angoissé.

    Nous communistes, qui n'avons jamais cessé de dénoncer la politique des dirigeants réactionnaires de notre pays à l'égard du peuple allemand, nous avons d'autant plus le droit de nous dresser avec indignation contre le dernier coup de force de Hitler. La rupture unilatérale du pacte de Locarno, la marche des bataillons hitlériens à travers l'ancienne zone rhénane démilitarisée constituent une grave menace contre la France, contre la Belgique, contre les petits peuples de l'Europe centrale et orientale.

    C'est la menace contre la paix, le bien le plus précieux de l'humanité. Hitler se refuse à l'organisation de la sécurité collective. Il se prononce contre la paix indivisible. La leçon tragique de i914 doit pourtant suffire. Que la guerre éclate

    sur un point quelconque de l'Europe et ce sera de nouveau le monde à feu et à sang, ce sera une guerre qui dépasserait en horreurs, eu deuils, en sang versé et en cadavres amoncelés, en dévastations et en ruines ce que nous avons connu de 1914 à 1918.

    Avec une rare insolence Hitler insulte notre peuple qu'il considère comme un «  peuple abâtardi et négroïde ».

    Dans ses dernières harangues Hitler prétend nous interdire à nous. Français, fils de plusieurs révolutions, le droit de proclamer notre amitié et notre admiration pour le peuple de l'Union soviétique qui construisent, la nouvelle cité du travail du bonheur et de la paix. Hitler prétend même qu'il doit prendre des précautions contre les changements possibles dans la politique intérieure de notre pays. Eh quoi ! Notre peuple va-t-il demander la permission à M. Hitler pour se donner un gouvernement attaché à la cause de la liberté et de la paix à la cause du travail et de la démocratie ?

    Hitler veut partager le monde en deux zones, l'une comprenant la race élue qui doit dominer, l'autre où seraient reléguées les races abâtardies et inférieures destinées à subir le joug.

    En vérité, les Etats apparaissent divisés en deux camps. Dans l'un sont les Etats du fascisme qui veulent déclencher une nouvelle guerre sous prétexte de manquer d'espace. Dans l'autre les Etats où subsistent des institutions parlementaires et démocratiques qui sont en général, et au moins, pour le moment, intéressés au statu quo, opposés à la guerre. Ce deuxième groupe est appuyé par l’Union soviétique. Il trouve aussi des appuis dans la classe ouvrière de tous les pays. Il possède des alliés parmi les populations malheureuses qui gémissent sous la dictature du fascisme.

    Complices d'Hitler

    En revanche Hitler peut se flatter du concours de ses agents, les chefs fascistes français.

    Ne voyons-nous pas à l'œuvre les de La Rocque, les Taittinger, les Henriot et les Maurras ?

    Nous les avons vus derrière M. Lavai, l'homme des accords de Rome, qui ont préludé au déclenchement de la guerre en Afrique. Nous les avons vus derrière M. Laval, s'élevant contre les décisions cependant toutes platoniques de la Société des Nations. Une telle attitude fut le plus bel encouragement a Hitler, assuré qu'il ne serait pas davantage inquiété que les agresseurs précédents.

    Nous les avons vus déchaînés contre un pacte qui tend à organiser la sécurité collective et qui place au service de la Nous les voyons ces dignes rejetons des émigrés de Coblentz qui jadis combattaient au service du roi de Prusse contre nos arrières grands-pères, les soldats de la Première République. Nous les voyons ces Nadaillac que nos ancêtres de la Convention eussent condamnés promptement pour intrigue avec l'étranger dirigées contre la sécurité du pays.

    Nous les voyons les de Wendel, régent de la Banque France et croix de feu n° 13, qui expédie à Hitler le minerai de fer destiné à fondre les canons. Nous les voyons les Neukolm du Comité des Forges, les comtes de Douhet de Villosande, les M. de Chaffray, les Bucard, les Louis Bertrand académicien de son métier qui adressent de dégradants témoignages d'admiration à celui qui parle ouvertement d'anéantir la France.

    Aussi comprend-on, que nous, communistes, dans notre lutte pour la paix, fidèles à l'esprit des grands Jacobins qui assuraient le salut du pays et de la République en mettant les aristocrates et les ci-devant hors d'état de nuire : fidèles au vers de Pottier « Paix entre nous, guerre aux tyrans » : fidèles à la doctrine de Lénine, admirateur et continuateur des Jacobins : nous combattions à la fois contre Hitler ci contre ses complices dans notre propre pays.

    Nous réclamons ie désarmement et la dissolution des ligues factieuses, succursales de la Gestapo, agences de propagande et de renseignements de la Wilhelmstrasse

    Nous combattons pour l'avenir de notre peuple

    Oui, nous communistes, qui aimons notre pays, nous voulons faire une France forte, libre et heureuse, une France dont le gouvernement ouvrier et paysan sera le plus fort que le pays ait jamais connu, une France qui ne craindra plus les menaces de Hiller, lequel spécule sur les divisions entre Français provoquées et entretenues par les deux cents familles et leurs mercenaires.

    Oui nous voulons et nous ferons une France, dont les fils unis et libérés du joug du Capital pourront dire « Nous ne convoitons pas un pouce de territoire étranger, mais nous ne laisserons pas toucher à un pouce de notre sol », une France ayant retrouvé dans le monde, par l'effort pacifique de notre peuple, une place digne de son rayonnement au cours des siècles écoulés. Il n'est pas vrai que notre histoire appartienne au passé.

    Nous combattons pour l'avenir de notre peuple, pour son bonheur et pour sa grandeur matérielle, intellectuelle et morale. Nous croyons que la République française des Conseils ouvriers et paysans assurera à jamais à notre peuple le travail de bien-être, le bonheur, la liberté et la paix.

    Les riches doivent payer

    Dans l'immédiat nous voulons que les riches paient afin de soulager la misère des pauvres, de donner du travail et du pain aux chômeurs, de rajuster las salaires ouvriers, de rétablir les traitements et indemnités   des   petits fonctionnaires, les retraites des anciens serviteurs de l'Etat, les pensions des anciens combattants et des victimes de la guerre, afin de venir en aide aux artisans, aux petits commerçants et d'assurer la revalorisation des produits agricoles.

    Nous sommes résolument pour la défense du franc, contre la dévaluation, méthode hypocrite pour faire payer les pauvres.

    Pour assurer la défense du franc et protéger l'épargne pour équilibrer le budget de l'Etat il faut également faire payer les riches. Le parti communiste propose un prélèvement extraordinaire et progressif sur les grosses fortunes au-dessus de 500 000 francs, soit :

    - 3 % de 500 000 à 1 million de francs

    - 5 % de 1 a 2 millions

    - 7 % de '2 à 5 millions

    - 9 % de 5 a 10 millions

    - 12 % de 10 à 20 millions

    - 16 % de 20 à 50 millions

    - Et 20 % au-dessus de 50 millions de francs


    Cette mesure parfaitement réalisable proposée autrefois par M. Louis Marin, n'a pu être jusqu'alors l'objet d'aucune réfutation sérieuse. Le président Doumergue l'avait trouvée trop modeste. En effet ce n'est pas une mesure révolutionnaire qui vise à l'expropriation. Les possédants ne seraient pas mis sur la paille, parce qu'un peu de leur superflu serait attribué aux malheureux. Le peuple de France peut et doit faire payer les riches. Dans ce but comme pour défendre la liberté et la paix, le peuple doit être uni.

    Unir

    Le Parti communiste s'honore de n'obéir qu'à une préoccupation exclusive : servir la cause du peuple. Le Parti communiste s'honore de ne connaître qu’un seul mot d'ordre : UNIR.

    Nous avons travaillé avec passion a l’unité de la classe ouvrière, proposant et faisant heureusement accepter le pacte d'unité d'action qui nous lie à nos frères socialistes et nous conduit au parti unique de la classe ouvrière. Nous avons soutenu les efforts des syndicats et des militants unitaires et confédérés qui ont abouti à la reconstitution d'une seule CGT.

    Nous avons œuvré à l'unité entre les travailleurs des villes et des champs, entre les travailleurs manuels et intellectuels. Nous sommes heureux d'avoir propagé l'idée du Front populaire du travail de la liberté et de la paix et de collaborer loyalement à une action commune avec les radicaux, les républicains el les démocrates. Nous avons travaillé à l'union de la jeunesse de France.

    Pour la réconciliation du peuple de France

    Et maintenant nous travaillons à l'union de la nation française contre les 200 familles et leurs mercenaires. Nous travaillons à la véritable réconciliation du peuple de France.

    Nous te tendons la main, catholique, ouvrier, employé, artisan, paysan, nous qui sommes des laïques parce que tu es notre frère et que lu es comme nous accablé par les mêmes soucis.

     

    Nous te tendons la main, volontaire national, ancien combattant devenu croix de feu parce que tu es un fils de notre peuple que tu souffres comme nous du désordre et de la corruption, parce que tu veux comme nous éviter que le pays ne glisse à la ruine et à la catastrophe.

    Nous sommes le Grand Parti communiste, aux militants dévoués et pauvres, dont les noms n'ont jamais été mêlés à aucun scandale et que la corruption ne peut atteindre. Nous sommes les partisans du plus pur et du plus noble idéal que puissent se proposer les hommes.

    Nous communistes, qui avons réconcilié le drapeau tricolore de nos pères et le drapeau rouge de nos espérances, nous vous appelons tous, ouvriers, paysans et intellectuels, jeunes et vieux, hommes et femmes, vous tous, peuple de France, à lutter avec nous et à vous prononcer le 26 avril.

    Pour le bien-être, contre la misère, pour la liberté. Contre l'esclavage, pour la paix, contre la guerre. Nous vous appelons avec confiance à voter communiste. A voter pour la France forte, libre et heureuse que veulent et que feront les communistes !

     

     

     


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