• Legislatives 2012 : les résultats et une analyse de leurs conséquences

    Résultats du département (1er tour) :

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    Résultats du 1er tour dans les circonscriptions de la section (1ère, 5ème et 11ème) :

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    Résultats du second tour dans chacune des circonscriptions du Nord :

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    Suite aux résultats de ces élections, les communistes ont été appelés à voter sur l’éventualité d’entrer ou pas au gouvernement Ayrault. Ils en ont débattu un peu partout dans le pays et ont voté à une écrasante majorité leur refus d'entrer au gouvernement. Cependant, les termes de la motion qui accompagnait ce vote ont suscité quelques réactions...

    Intervention de  Nicolas MARCHAND à la Conférence Nationale du PCF – 20 juin 2012

    Trois remarques:

    1- Le rapport affirme que « le parti sort renforcé » de la période électorale qui vient de s'achever. La réalité est plus contradictoire que ça! Pourquoi refuser de traiter les contradictions?

    Il y a une contradiction entre des gains en voix et la perte de la moitié de nos élus ! Il faut analyser le réel, de façon dialectique, sinon l'analyse et les conclusions seront fausses. Prendre en compte le côté progrès, mais aussi le côté échec. D'autant que, je le rappelle, la promesse d'un progrès conséquent en élus aux législatives avait été présenté comme la contrepartie du choix de Jean-Luc Mélenchon pour la présidentielle.

    On doit analyser aussi cette particularité qui est peu relevée: c'est la première fois que notre score aux législatives est en recul sur celui des présidentielles !

    On ne peut pas tout renvoyer à des causes externes.

    Bien sur, il y en a; le facteur institutionnel, la bipolarisation ont joué, et cela appelle une bataille pour la démocratie.

    Mais attention: à n'invoquer que des causes externes, on débouche vite sur une conclusion d'impuissance: puisque ça ne vient pas de nous, on n'y peut rien ...

    C'est ce que fait d'ailleurs, dans une interview à Médiapart, le n° 2 du PG, François Delapierre:

    à la question « Est-ce que cela signifie qu’une dynamique comme celle du Front de gauche est irrémédiablement vouée à l’échec, dans le cadre des institutions de la Ve République ? », il répond: « Oui » !!!

    Lutter pour démocratiser la politique et les institutions, pour une 6eme République, oui; mais faire d'un « grand soir » institutionnel le préalable à une perspective, non.

    2- C'est pourquoi on ne peut pas dire seulement: « poursuivre et amplifier le Front de gauche ».

    Il faut continuer, c'est sur, d'une part parce qu'il y a des acquis, et aussi parce qu'il n'y a pas d'alternative.
    Mais l'expérience, les résultats font apparaître aussi des problèmes. Il faut les analyser pour voir ce qu'il faut changer, réorienter dans la mise en œuvre de la politique de Front de gauche.

    Je prends un fait, vu ce matin sur internet, et qui a sa manière témoigne d'un des problèmes:

    la page politique des infos d'Orange présente, pour illustrer un article sur le groupe parlementaire en cours de constitution, une belle photo d'André Chassaigne et Jean-Luc Mélenchon. Pourtant, dans l'article, pas un mot de Mélenchon, et pas de Mélenchon non plus dans la vidéo, qui est une interview d'André.[1]

    Cette manip médiatique est scandaleuse, mais elle reflète malheureusement un aspect problèmatique de la situation, la tendance, fut-ce malgré nous, à un effacement progressif du PCF, de sa perception comme force politique autonome existante.

    Alors n'ayons pas peur, pour l'avenir du Front de gauche, de procéder à une évaluation critique:

    -        continuer le Front de gauche, avec quelle autonomie réelle du PCF? Alors qu'il y a un risque d'effacement contradictoire à une amplification du Front de gauche (et aussi avec quels autres leaders, notamment communistes: la présidentielle imposait une personnalisation, mais pourquoi laisser perdurer cette situation, maintenant que la présidentielle est terminée).

    -        Continuer le Front de gauche, avec quelle ligne politique? alors qu'il y a, au sein du Front de gauche, chez certains de nos partenaires, chez JLMélenchon, une influence gauchiste contradictoire avec l'objectif d'un large rassemblement transformateur de toute la gauche.

    -        Continuer le Front de gauche, avec quelles propositions précises, alors que, si JLMélenchon a fait avancer certaines idées dans la campagne , néanmoins nos propositions les plus importantes pour la crédibilité, particulièrement sur les moyens financiers et les pouvoirs des salariés, n'ont pas été suffisamment mises en avant et expliquées.

    3- sur la question de la participation au gouvernement

    J'approuve la proposition de ne pas participer; on n'a pas le choix.

    Mais il ne faut pas s'en réjouir, comme peut en donner l'impression ce titre de l'Huma aujourd'hui, à propos de la consultation des communistes: « participer au gouvernement, une idée qui ne fait pas recette »! Le message d'un tel titre, ce n'est pas « on décide de ne pas participer, mais on reste disponibles et on va se battre pour que ca évolue », c'est « rassurez-vous on n'y va pas ». 

    J'y vois le témoignage d'une certaine confusion, faute du débat préalable, qui nous aurait permis de faire de cette question, notre volonté de créer les conditions d'une politique à la mise en œuvre de laquelle nous aurions pu participer, un argument électoral.

    Faute de cela, nous avons été dominé pendant toutes les campagnes par l'affirmation structurante de JLMélenchon selon laquelle il ne participerait à aucun autre gouvernement que celui qu'il dirigerait. Je pense que cela a plu aux gauchistes, mais renvoyé beaucoup d'électeurs au vote « utile », dès les présidentielles en fin de campagne, et aux législatives.

    Maintenant, je pense qu'il est bien de ne pas mettre un point final après notre décision de ne pas participer, de dire que nous restons disponibles; mais pour ne pas le dire d'une façon formelle, je propose de préciser que « nous travaillerons à en faire avancer les conditions en liaison avec les luttes ».[2]


    [2]    J'ai présenté cette proposition, comme amendement au projet d'appel. Elle a été refusée par le rapporteur, sans qu'un débat soit possible. Mais j'en ai retrouvé l'esprit dans le discours de Pierre Laurent, précisant notamment à propos des raisons motivant notre décision de ne pas participer au gouvernement: « nous voulons créer les conditions pour que cette situation change...Nous agirons pour changer cette situation...Nous ne considérons pas que la situation soit figée. »

     


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